La découverte de l’ile du renouveau

L’Afrique qu’Amara et Malik avaient connue n’existait plus. Le futur avait pris le contrôle du présent. Les rues étaient pavées de néons, les voix filtrées par des implants, et chaque décision dictée par des algorithmes. Ils ne se reconnaissaient plus dans cette Afrique réinventée. Un matin, sans prévenir personne, ils ont quitté la ville. Sur bateau, ils ont pris la mer, laissant derrière eux le métal et les écrans. Ils ont navigué à l’instinct, suivant les étoiles et les récits anciens murmurés par leurs ancêtres. Après des jours d’errance, une île s’est dessinée à l’horizon avec des palmiers visibles de loin. Sauvage, silencieuse, comme figée hors du temps. Sur cette terre oubliée, ils ont bâti une case en bois et en terre, simple, fonctionnelle, assez solide pour affronter les vents marins. Loin des machines, ils ont redécouvert le rythme du monde : le lever du soleil, le chant des oiseaux, le bruit du vent dans les arbres. Un jour, alors qu’ils exploraient l’île, ils ont croisé un crocodile au regard perçant. Plutôt que de fuir, ils l’ont observé, apprenant à comprendre ses gestes, sa façon de se mouvoir. Petit à petit, l’animal s’est habitué à leur présence. Ils l’ont nommé Ragna, et avec le temps, il est devenu un gardien, une âme silencieuse veillant sur leur refuge. Plus loin, dissimulée sous la végétation, ils ont découvert une maison abandonnée. Qui l’avait construite ? Pourquoi avait-elle été désertée ? À quelques pas, un puits leur offrait une ressource précieuse : l’eau. Ils n’avaient plus besoin de rien d’autre. Ici, sur cette île sans nom, ils avaient trouvé ce qu’ils cherchaient depuis toujours : un retour aux sources.